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L'addiction

Comment sommes-nous devenus accrocs ? 

Les dérives néfastes des réseaux sociaux sont connues depuis longtemps. « Ces services tuent. Ils provoquent des suicides », affirme Tim Kendall, l’ancien directeur du réseau social d’images, Pinterest. Comment est-ce possible ?

L’apparition des réseaux sociaux et de ces dérives abusives, ont clairement accéléré à la hausse le taux de suicide et des symptômes dépressifs chez les jeunes. Ils ont triplé depuis l’apparition de ces médias. La Génération Z, est la première touchée par tous les dangers qu’engendrent les réseaux sociaux. Peut-être parce que ce sont les plus grands consommateurs des entreprises les plus captives possible. Leurs buts ressemblent clairement à de la manipulation. Mais comment peuvent-ils parvenir à utiliser notre psychologie pour parvenir à manipuler nos comportements ? Ces riches entreprises, ont mis en place de puissants algorithmes destinés à enregistrer dans les moindres détails la totalité de nos faits et gestes sur Internet. L’objectif est simple : réussir à prédire et influencer nos actions futures. Tout est pensé pour qu’on ne décroche pas l’œil de nos écrans de téléphone.

Sous surveillance et manipulation

A force de passer dans les différents algorithmes, les contenus de nos réseaux sociaux deviennent ultra-personnalisés. « Progressivement, on intègre l’idée fausse que tout le monde est d’accord avec nous, parce que notre flux d’actualité ne montre que cela. Une fois dans cette disposition, on se fait aisément manipuler », explique Roger McNamee, un des investisseurs aux débuts de Facebook. À ça s’ajoute des notifications incessantes, le scrolling ou encore l’apparition de point de suspension clignotant lorsqu’on nous écrit un message…. On ne peut plus s’en passer. On vit sans cesse dans l’attente de notification et d’interaction. Au point d’attaquer notre santé mentale. Le manque d’appartenance et une perception de pesanteur peuvent se faire ressentir, et entraîner des passages à l’acte suicidaire. D’après une étude américaine sur les adolescents connectés. Il s’avère que les étudiants qui passent plus de cinq heures par jour sur leur smartphone, ont 66 % de risque supplémentaire de souffrir d’envie suicidaire.

On a déjà tous remarqué que nos fils d’informations nous ressemblent parfaitement.

Je suis accrocAnaïs Riu
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Interview : « Se rentrer dans la tête qu’il faut trouver un autre mode de vie »

Enfants ou moins jeunes, ils sont nombreux à devenir accrocs à leur smartphone. Le Docteur Brigitte Fabre, addictologue, révèle les contours de cette dépendance.

Tout d’abord qu’est ce qu’une addiction ?

 

Le point commun de chacune d’elles, c’est le comportement biopsychosocial. On prend en compte des facteurs sociaux et psychologiques. C’est lorsqu’on continue d’avoir un comportement qu’on aimerait arrêter mais qui est impossible à arrêter. C’est plus fort que nous. On appelle ça le « craving ». D’ailleurs, on ne parle pas vraiment d’addiction mais plus de comportement addictif.

 

Et comment définiriez-vous l’addiction au smartphone ?

 

Je dirais que c’est une forte dépendance au téléphone : à la fois l’objet mais aussi ses fonctions. C’est par exemple regarder constamment si notre smartphone n’est pas loin de nous ou dans notre poche, c’est s’en servir perpétuellement quand on en a la possibilité. Et puis utiliser toutes les fonctionnalités du téléphone : bien-sûr pour téléphoner et envoyer des messages mais aussi aller sur Internet, sur les réseaux sociaux, jouer à des jeux, toujours être connecté. Finalement, c’est se retrouver perdu dès lors qu’on ne peut pas l’utiliser. On exprime souvent un désintérêt pour tout le reste notamment sur le plan scolaire. Par contre l’addiction au smartphone n’est pas génétique, il n’y a pas de prédisposions à être addict.

Quels sont les risques pour la santé ?

 

Déjà d’un point de vue social, c’est de s’éloigner de sa famille, ses amis. L’isolement est la conséquence qu’on remarque le plus souvent. Ensuite, en ce qui concerne les répercussions sur la santé, ce sont les troubles du sommeil. Après cela peut également affecter certains sens par exemple être au téléphone pendant longtemps, cela peut vraiment nuire à l’audition. Pareil pour les yeux collés à l’écran constamment, cela peut augmenter le risque de myopie. Et on peut aussi parler des risques physiques c’est-à-dire que quand on utilise à mauvais escient son smartphone sur la durée, le corps en ressent les conséquences. Il n’est plus en mouvement, il ne pratique plus d’activités sportives alors que c’est impératif surtout chez les jeunes.

 

Quelles sont les méthodes pour essayer de réduire cette addiction ?

 

On essaye de faire avoir à la personne un comportement modéré, raisonné. C’est toujours compliqué de dire « on arrête tout », de se dire que le but c’est d’arrêter l’addiction. Il faut se rentrer dans la tête qu’il faut trouver un autre mode de vie.

Facile à dire mais jamais simple à exécuter. On utilise peu de méthodes pratiques relatives au téléphone en lui-même mais plutôt des méthodes motivationnelles en jouant beaucoup sur la tête, le côté mental. C’est l’envie qui prime. On arrête uniquement quand ça nous gêne. Dans le cas contraire, on ne voit pas l’intérêt.

60% des Français ne peuvent pas se passer de leur smartphone pendant une journée 

Avec l’arrivée des téléphones dans nos vies, une nouvelle forme d’addiction est apparue : la nomophobie. Selon le dictionnaire Larousse, elle se caractérise par « une personne qui ne peut se passer de son téléphone portable et éprouve une peur excessive à l'idée d'en être séparé ou de ne pouvoir s'en servir ». Cette maladie se caractérise par de l’angoisse et de l’anxiété en l’absence de l’outil technologique. Autre forme de dépendance, le syndrome de la vibration fantôme. Selon une étude américaine, 90% des utilisateurs sont touchés. Les usagers des Smartphones ressentent un tremblement dans leur poche, alors que le téléphone ne sonne pas. Ce symptôme montre que vous êtes en manque du téléphone.

Les différentes formes d'addiction au portable

71% de nos répondants avouent utiliser leur portable au volant.  

71% de nos répondants regardent leur téléphone dès le réveil. 

 

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